Le sens du toucher est le premier à se développer chez l’être humain.
C’est par le toucher que le nouveau-né appréhende le monde, c’est par le toucher que nous pouvons nous mouvoir dans notre environnement. Nous cherchons, nous tâtonnons avec les mains, de tout notre corps dans un environnement inconnu… D’autre part, le toucher est un sens fondamental dans le développement physique (des études sur des nourrissons prématurés ont montré que les bébés recevant des massages prennent plus de poids et ont de meilleures performances dans les tâches développementales que ceux n’en recevant pas*) mais aussi dans le développement émotionnel d’un être humain: « Les premiers liens émotionnels d’un enfant se construisent à partir du contact physique, posant les fondements de son futur développement émotionnel et intellectuel »*.
La peau est l’organe « le plus étendu, le plus ancien et le plus sensible de notre corps » pourtant il reste aussi le plus ignoré. Notre peau est notre interface avec le monde, la limite de notre enveloppe physique, qui nous transmet également les informations de l’extérieur vers l’intérieur: « 70% de la circulation sanguine passe par la peau, qui dispose de près de 650 000 récepteurs sensoriels, soit la quasi totalité des terminaisons nerveuses » (extrait du « Guide de l’aromathérapie », par G. Gérault et R. Mary).
La peau et le cerveau sont issus du même feuillet embryologique, ainsi « le toucher a de puissants effets sur notre corps parce que toute stimulation atteignant la peau est rapidement transmise au cerveau , qui à son tour régule l’ensemble de notre corps »*. On pourrait dire pour résumer que la peau est comme la surface extérieure du cerveau.
Pour conclure ces considérations scientifiques je vous propose cette définition plus poétique qui serait issue d’un dictionnaire de la langue russe, cité par Ashley Montagu:
« En réalité les cinq sens peuvent se réduire à un seul – le toucher. La langue et le palais sentent la nourriture ; l’oreille perçoit les ondes sonores ; le nez, les émanations ; les yeux, les rayons lumineux ».
* Extrait de l’ouvrage de Tiffany Field, « Les bienfaits du toucher »